L'art de l'écoute active et bienveillante
- Julie Biron
- 10 févr.
- 3 min de lecture

L'écoute peut sembler naturelle, mais une écoute authentique, empathique et bienveillante requiert une maturité émotionnelle significative. Heureusement, il est possible d'en acquérir les principes fondamentaux. Voici les éléments essentiels à considérer pour développer une écoute de qualité, afin que vos échanges soient reçus avec profondeur et bienveillance.
La disponibilité : un prérequis essentiel
L'une des erreurs courantes lorsque nous souhaitons aider une personne est de ne pas évaluer notre propre disponibilité. Avant d'écouter, il est essentiel de se poser les bonnes questions :
- Ai-je l'espace mental, physique et émotionnel nécessaire ?
- Quel est mon niveau d'énergie, de fatigue ou de préoccupation personnelle ?
- Suis-je en mesure de me concentrer pleinement ?
- Ai-je la possibilité de respecter l'intimité de l'échange ?
Ce concept est parfois illustré par le "cône de la disponibilité" qui met en évidence la nécessité d'être présent physiquement et mentalement pour une écoute efficace.
Ouverture maximale -
Disponibilité moyenne -
Indisponnibilité-
L'écoute : une présence sincère
Une écoute de qualité ne se limite pas à entendre les paroles de l'autre. Il s'agit d'établir une connexion émotionnelle sincère, permettant à la personne de s'exprimer librement et en toute sécurité. L'écoute empathique consiste à comprendre l'expérience et la perception de l'autre sans chercher à la modifier, la corriger ou la juger.
Les principes d'une écoute bienveillante
Pour favoriser une écoute de qualité, il est préférable d'éviter certaines attitudes :
1. Ne pas chercher immédiatement des solutions.
2. Ne pas donner d'avertissements ou faire des projections sur l'avenir.
3. Ne pas moraliser ou donner des leçons.
4. Ne pas argumenter ou imposer une logique propre.
5. Ne pas juger, critiquer ou étiqueter.
6. Ne pas complimenter de manière directive ; préférer encourager l'auto-évaluation.
7. Ne pas ridiculiser, humilier ou faire honte.
8. Ne pas prendre parti dans un conflit en critiquant une partie. Ne pas trianguler ou confluer.
9. Ne pas analyser, interpréter ou diagnostiquer.
10. Ne pas chercher à rassurer ou consoler de manière excessive.
11. Ne pas multiplier les questions inquisitrices.
12. Ne pas utiliser l'humour pour minimiser la charge émotionnelle.
13. Ne pas ramener la conversation à soi.
Le silence et la reformulation : des outils clés
Le silence est un outil précieux qui permet à l'autre d'exprimer pleinement son ressenti. Toutefois, il est essentiel de manifester son attention par des signaux non verbaux (hochements de tête, regard bienveillant) et par des expressions neutres mais engageantes (« Je t'écoute », « Je comprends », « Je suis là »).
Une reformulation bienveillante est également utile : « Si je comprends bien, tu ressens cela à propos de cette situation... ». Cette pratique permet de clarifier les propos et de montrer à l'autre qu'il a été entendu sans être jugé.
Prendre soin de soi pendant l'écoute
L'écoute empathique nécessite également de veiller à son propre bien-être. Il est tout à fait acceptable d'exprimer ses propres besoins : « J'ai besoin d'une pause » ou « Ce que tu partages me touche ». Pratiquer l'écoute tout en respectant ses propres limites est essentiel pour maintenir une posture bienveillante et durable.
L'écoute active et la communication bienveillante
Avec la pratique, il devient possible d'affiner son écoute en adoptant une approche inspirée de la communication non violente (CNV) de Marshall Rosenberg. Cette méthode repose sur l'exploration des émotions et des besoins sous-jacents à une situation donnée :
- Tristesse : un manque ressenti.
- Colère : une valeur non respectée.
- Peur : un besoin de préparation face à une incertitude.
- Culpabilité : l'impression d'avoir mal agi, besoin de réparation
- Honte : un sentiment de ne pas être à la hauteur, besoin d’avoir droit à l’erreur, besoin de ne pas être juger…
- Anxiété : besoin d’être dans le présent, dans son corps plutôt qu’être mentalement à catastrophiser l’avenir.
- Nostalgie : besoin d’être dans le présent, dans son corps à vivre de la joie plutôt qu’à idéaliser le passé.
Développer une écoute de qualité permet d'offrir un espace de partage sécurisant et respectueux, favorisant ainsi des échanges enrichissants et profonds.
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